Depuis quelques semaines, le président sortant et Marine Le Pen enchaînent les attaques contre « les syndicats ». Les propos qui sont tenus sont insupportables et jettent l’opprobre sur des milliers de militants engagés sur leur temps de délégation, et très souvent sur leur temps personnel, dans le seul but de défendre les intérêts des salariés et de les organiser contre les patrons et les organisations patronales face aux projets de casse sociale. Les arguments qui sont dans l’air sont populistes, poujadiste et surtout… faux, c’est l’objet de cette note.
Non représentativité ?
Le syndicalisme français n’est pas un syndicalisme d’adhésion, donc
il est vrai que seulement 8% des salariés français sont syndiqués.
Pourtant, un sondage récent montre que 6 français sur 10 font confiance
aux syndicats (sondage Ifop pour Sud-Ouest Dimanche). Nous sommes
souvent comparés à l’Allemagne où 82% des salariés sont syndiqués ; il
faut juste savoir que les victoires syndicales en Allemagne
(conventions, accord d’entreprise, …) ne s’appliquent qu’aux
syndiqués !!! Donc évidemment, seuls les masos ne sont pas syndiqués.
Ce qu’omettent de dire les chiens de garde de la droite et de
l’extrême droite, c’est que comme en politique, ce sont les élections
professionnelles qui créent la représentativité syndicale. Or, 63,8 %
des salariés ont participé durant aux dernières échéances ce qui est une
participation très importante pour un éléction dont on a pas parlé une
minute à la télévisison. C’est donc un énorme mensonge : les
organisations syndicales sont bien légitimes, peut être plus que les
partis.
En effet, dans les conditions posées par Le Pen et Sarkozy, l’UMP
d’ailleurs est-elle représentative ? Elle compte 171000 adhérents à jour
de cotisation, c’est-à-dire 0,38% de l’électorat !!! Cela n’a pas
empêché l’UMP de diriger la France pendant les 10 dernières années. Elle
l’a d’ailleurs fait dans le seul intérêt des gens qu’elle représente :
les riches ! Qui donc est représentatif du peuple français ? Pendant
l’automne 2010 les organisations syndicales françaises ont réuni 7
manifestations avec plus de 2 millions de personnes, aucune organisation
européenne n’a pu réaliser cet exploit.
« Poser nos drapeaux rouges...
Les syndicats français ont appris de l’histoire qu’il fallait
maintenir une indépendance importante vis-à-vis des pouvoirs, quels
qu’ils soient, des administrations et du patronat. Mais dans leur combat
pour les intérêts des salariés, il est fondamental que les
organisations syndicales aient la possibilité de se positionner.
Heureusement, les organisations syndicales CGT, FO, CFDT, CFTC n’ont
pas attendu l’aval du pouvoir pour organiser la résistance face à
l’occupant nazi et au régime de Vichy dès 1940. Une part de l’Histoire
française que Sarkozy et Le Pen voudraient effacer ?
Bien évidemment, le très neutre syndicat patronal Medef n’a jamais été taxé de partialité en déclarant "La capacité de Nicolas Sarkozy est exceptionnelle"
(Laurence Parisot sur Europe 1 le 1/04/2012). Il est à rappeller que le
Medef est l’héritier historique d’organisations syndicales comme le
comité des forges qui n’avait pas choisi le côté de la Résistance mais
celui de la collaboration en clamant « mieux vaut Hitler que le Front Populaire ! »
Il est bien normal que la CGT appelle à battre celui qui porte
aujourd’hui la revanche des collabos, contre les syndicats et surtout
contre notre système de sécurité sociale issu du Conseil National de la
Résistance.
… et servir la France » ?
En défendant coûte que coûte les services publics, la sécurité
sociale, la santé et l’éducation pour tous, etc, les syndicats ont un
peu l’impression d’être très isolés pour justement servir les salariés
de ce pays face aux différents gouvernements. Ce sont ces derniers qui
explosent les acquis sociaux et les constructions sociales qui rendent
la vie des Français et étrangers moins dure, et moins exposée aux désirs
des marchés et ouvrent la possibilité de construire une société
débarrassée de l'exploitation sur la base des conquêtes sociales.
Le combat contre le paiement de la dette illégitime et de ses
intérêts aux banques privées, pour étendre la sécurité sociale à de
nouveau domaines, pour la hausse des salaires et pour l’extension de
véritables services publics porté par notre syndicat est le SEUL projet
crédible et efficace face à la crise du capitalisme qui est loin d’être
terminée.
Nous avons besoin de dégager Sarkozy dimanche, de rester vigilant et
mobilisables le 7 mai quoi qu'il arrive et nous avons besoin de vous
tous pour imposer une vraie sortie de crise par la récupération des
richesses, richesses que nous et nous seuls produisons. En effet, ce
fameux PIB de 2000 milliards d’euros en 2011, nous produisons 100% du
PIB mais seulement 60% nous est retourné en salaire direct (net) ou
continué (brut - sécurité sociale), mais surtout 40% sont accaparés par
le capital et la finance !!!
C’est là le vrai problème dont Sarkozy et Le Pen ne veulent pas
parler. Ils préfèrent lancer des attaques contre vos partenaires du
quotidien que sont ces milliers de militants syndicaux qui vous aident
et vous soutiennent tous les jours. Pour finir, essayez donc de porter
aux permanences du Medef, de l'UMP ou du FN votre demande d’augmentation
de salaires, votre plan de résistance contre un plan social, votre
problème de souffrance au travail ou d’injustice sur votre pension
retraite, vous verrez qui sert efficacement la France d’en bas !
Un syndicaliste en colère.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire