Flora B et Julien Terrié - réalisateurs de “Comuna”[1]
« [...] la question « quelle ville voulons-nous ? » est indissociable d’une multitude d’autres questions : quel genre de personnes voulons-nous être ? Quelles relations sociales poursuivons-nous ? Quels rapports à la nature défendons-nous ? Quelle vie quotidienne désirons-nous ? Quelles technologies jugeons-nous appropriées ? Quelles valeurs esthétiques défendons-nous ? Le droit à la ville ne se réduit donc pas à un droit d’accès individuel aux ressources incarnées par la ville : c’est un droit à nous changer nous-mêmes en changeant la ville de façon à la rendre plus conforme à notre désir le plus cher.» (Harvey 2009)
I - La Commune de Fortaleza : un acampamento urbain
Un acampamento est l’occupation d’une terre qui n’assume pas sa fonction sociale[2], destiné à attirer l’attention des pouvoirs publics sur la situation en attendant d’obtenir l’expropriation[3] de celle-ci. Reconnaissables par des maisons de fortunes construites à partir de bois et de bâches noires, les acampamentos peuvent
être maintenus plusieurs années lorsque aucune réponse n’est donnée par
les institutions étatiques ou fédérales. En revanche, une fois le
terrain attribué aux Sans Terre par la voie légale, il devient un assentamento
Alors que les acampamentos sont
généralement implantés à la campagne, à Fortaleza, la quatrième ville
du Brésil (Etat du Céara) dans le Nordeste du Brésil, un acampamento urbain
voit le jour le 17 avril 2010. Il est baptisé par ses habitants
« Commune du 17 avril ». Voici comment les occupants présentent les
faits : « A l’aube du 17 avril 2010, 400 familles du MCP[4] et du MST[5] ont occupé le site de São Jorge, dans le quartier Jose Walter à Fortaleza. Il s’agissait du plus grand latifundio[6] urbain
de Fortaleza, plus de 500 hectares de terre en zone urbaine, dotée de
toute l’infrastructure et n’attendant plus que la mise en valeur de la
terre. Le site de São Jorge appartenait à la famille Montenegro, l’un
des principaux propriétaires terriens de notre ville. La Commune est née
du besoin de 400 familles, dont certaines qui, organisées depuis 2007
dans la lutte pour un habitat décent, ne voyaient plus dans les pouvoirs
publics aucune perspective de voir aboutir leur demande de logement[7]». Le 2 mars 2011, un an après le début de l’occupation, les familles remportent une victoire importante :
1200 logements en dur seront construits sur le terrain occupé. D’où la
question qui nous intéresse ici, si l’on se fixe pour objectif de
regarder cette expérience locale brésilienne comme un laboratoire pour
une réflexion sur l’autogestion et la réorientation stratégique de ces
mouvements sociaux : au regard de quels constats cette occupation
urbaine s’inscrit-elle dans des formes nouvelles de lutte politique ?
Quelles forces l’expérience de la Commune a-t-elle permis de mettre en
action durant cette année d’occupation pour aboutir à un tel résultat,
et comment caractériser le processus qui a conduit à celui-ci ?
Lorsque
nous nous sommes rendus dans la Commune du 17 avril en mai 2010,
l’endroit ressemblait à un lieu en phase d’émergence : une tente de
cirque avait été plantée au centre du terrain, des maisons de fortunes
en bois et en tôles avaient été montées, et d’autres, dont on ne
percevait que les maigres charpentes en branchages, se faisaient
attendre. Des occupants creusaient des tranchées, d’autres étaient
occupés au nettoyage des lieux. Mais cette phase d’installation était
déjà ancrée dans une autre dynamique, qui avait pris forme en quelques
semaines seulement d’occupation : celle de la vie politique, de l’organisation collective et des activités communautaires de l’acampamento.
Une déambulation dans la Commune permettait de constater que l’école,
où des femmes de tous âges y apprenaient à tracer les lettres de
l’alphabet, fonctionnait, que les baraquements étaient d’ores et déjà
organisés en núcleos[8],
et que la grande tente servait de lieu de rassemblement pour les
discussions et prises de décisions collectives. En somme, dans la
“Commune du 17 avril”, de nombreux principes de fonctionnement que l’on
peut retrouver dans la plupart des acampamentos et assentamentos au Brésil[9] étaient déjà mis en pratique.
En
ce sens, il est important de noter que l’organisation spatiale et
humaine ne vise pas à un semblant d’ordre, mais constitue la mise en
œuvre matérielle et concrète des objectifs philosophiques et politiques
du mouvement. C’est en effet à travers un ensemble d’éléments
objectifs et symboliques que se concrétise le projet d’émancipation de
chacun-e en tant que Sujet, mais aussi le devenir collectif, qui
consiste à retrouver une visibilité et une reconnaissance sociales :
regroupements des habitations en núcleos et
organisation participative, tenue de réunions et assemblées,
organisation d’activités par secteurs (santé, éducation, coopératives,
art…), travail d’esthétiques et de représentations spécifiques (chants,
théâtre, iconographies, slogans…), et bien sûr, production agricole.
Un aspect particulièrement marquant de cette organisation sociale et politique, a fortiori pour
un observateur habitué à des formes plus classiques d’engagement et de
militance, est la forte créativité pour élaborer des solutions aux
problèmes rencontrés et pour consolider le travail collectif. Ainsi,
grâce à l’expérience du MST, certaines de ses pratiques comme l’éducation permanente, les místicas, ont par exemple pu être importées dans la Commune. Les místicas prennent
la forme de célébrations qui ne sont pas restreintes au religieux, mais
abordent les thèmes de l’oppression et du rêve de la société future à
construire à travers le théâtre, le chant, la danse, la poésie. Les místicas permettent,
sous forme métaphorique et symbolique, de matérialiser les aspirations
de tous, et de créer un « tout » consolidant le collectif et une conscience
de classe en construction : c’est en ces termes que l’expriment
régulièrement les militants. Comme pour les autres activités (prises de
décisions sur la vie collective, travail agricole, participation aux
tâches domestiques, construction et rénovation des bâtiments, animation
d’ateliers, etc.), les místicas engagent
chaque occupant-e corporellement et mentalement dans un nouveau rôle
social : celui d’acteur-trice de sa propre vie, intégré-e à un collectif
partageant des trajectoires et conditions de vie proches, et ayant pris
conscience que l’oppression n’était pas le résultat d’une condition
sociale relevant d’une destinée, mais bien la conséquence d’un système
dont les mécanismes aboutissent à des rapports de domination entre
classes sociales.
Ainsi,
lieu d’habitation, de travail, d’organisation collective, la Commune
est un lieu où se joue la transformation de destins en devenirs, forgés
par les acteurs du mouvement eux-mêmes : « territoire de l’attente », l’acampamento « permet
de rompre avec une vision du temps fermé, homogène et ouvre une brèche
vers un temps des possibles – d’« un autre monde possible » – au sein
duquel vont s’expérimenter de nouvelles valeurs » (Martig 2012). Si la Commune est ce territoire d’attente, il est donc également
traversé par une dynamique, un processus jamais abouti et un perpétuel
enjeu : la transformation des conditions de vie objectives, et la
constitution d’un sentiment d’appartenance à une classe sociale.
II - La “repaysannification” en milieu urbain : les spécificités des “Comunas da terra”
Les
Communes sont donc des lieux de socialisation, de politisation et
d’éducation populaire et militante. Stratégiquement, elles constituent -
tout comme les acampamentos et assentamentos de
façon générale - des points de repères ou d’appui à de nouvelles
expériences du même type à proximité ou ailleurs dans le pays. A Fortaleza,
la « Commune du 17 avril » présente toutes les caractéristiques des
occupations de Sans Terre. Cependant, en tant qu’occupation en milieu
urbain, la Commune constitue une expérience innovante au Brésil[10]. Afin de comprendre celle-ci, il convient donc de repérer ses spécificités au regard des acampamentos traditionnels.
Tout d’abord, pour la première fois, une majorité de citadins,
assujettis à une domination économique, sociale et symbolique ancrée
dans les formes urbaines du capitalisme (petits boulots informels, vie en favela,
misère et violences urbaines) devaient apprendre à cultiver la terre et
à vivre de ce travail. A la conscientisation politique s’ajoutait donc
la nécessité d’une formation à l’agriculture : faire pousser des légumes
et des fruits, cultiver des céréales, les nouveaux
occupants de la Commune devaient l’apprendre, ou se le remémorer. Ainsi,
le fonctionnement d’une Commune diffère d’abord des acampamentos ou assentamentos,
en ce qu’il est porteur d’un nouveau procédé : celui d’un « retour à la
terre en milieu urbain » ou « repaysannification », compris comme
« re-création, revalorisation, et ravivement des valeurs d’une morale
paysanne[11] »
(Goldfarb 2007 : 72). Le fonctionnement en coopérative et collectifs de
travail permet, comme dans les autres occupations, de se soustraire aux
rapports de productions de logique capitaliste. Cependant, il se crée
en outre ici un territoire « paysan » en ville, avec les rapports au
temps, au quotidien et les valeurs éthiques qui lui sont associés
Seconde spécificité, le terme de « Comuna » dans le MST implique qu’il s’agit d’une « concession de droit réel d’utilisation » (CRU), un statut particulier qui interdit la propriété individuelle de la terre[12],
alors que celle-ci est possible dans certaines occupations du MST. Il
n’existe donc pas de titre de propriété de la « Commune du 17 avril »,
et à aucun moment les familles ne peuvent revendre individuellement la
terre obtenue, comme cela a pu se produire, bien qu’en de rares
occasions, sur des assentamentos du MST.
Enfin,
dernière différence avec les occupations « classiques » au Brésil :
l’environnement urbain dans lequel s’implante la Commune modifie
légèrement ses enjeux et son fonctionnement par rapport au milieu rural.
D’abord, la proximité avec les réseaux de trafic demande une vigilance
accrue de la part des organisations et des occupants, vis-à-vis des
risques d’implantation de ces réseaux au sein des communautés. Ensuite,
le contenu des activités créées dans l’acampamento reste
lié au contexte urbain, où se développe d’avantage le secteur
tertiaire : la “Commune du 17 avril” compte par exemple un salon de
beauté communautaire, une coopérative de couture, une bodega nommée
« Victoire collective », et une épicerie vendant les produits de la Commune et garantissant des prix populaires sur les produits de première nécessité. Autant d’espaces générant une économie ouverte sur la ville.
III – Les « Comunas da terra » : une stratégie d’avenir pour le MST ?
« On
s’inscrit dans une stratégie plus large, une stratégie commune à tous
ces mouvements sociaux, qui est celle de la révolution, du rêve d’un
monde différent, de la transformation. Je crois que c’est ce qui a uni
ces luttes dans ce mouvement des mouvements. » (Talita, militante du MCP
dans la Commune).
Alors que les
problématiques liées à la possession et au travail de la terre ont, au
Brésil comme dans le reste de l’Amérique Latine, essentiellement pris la
forme de luttes en milieu rural, deux constats émergent depuis quelques
années : d’abord, les impacts de la propriété foncière sur les
relations de domination politique et économique sont présents aussi bien
dans les grands centres urbains qu’en zones rurales[13].
Par ailleurs, la ville est un espace où se concentrent les plus fortes
contradictions du modèle capitaliste, et donc d’importantes populations
mobilisables pour les objectifs de révolution portés par les mouvements
sociaux et partis politiques de la gauche radicale. D’ailleurs, le
Mouvement des Sans Terre, après 27 ans d’existence et d’énormes
avancées historiques pour la réforme agraire (plus de 20 millions
d’hectares expropriés, près d’un million de familles de Sans Terre
organisées) est parfaitement conscient des limites de son
combat politique : le Brésil est un pays essentiellement urbain, car
bien que le rapport au pouvoir reste extrêmement lié à la possession de
terres rurales, 87% de la population vit désormais en ville [14], notamment les classes pauvres.
Aussi,
la direction du mouvement des Sans Terre a-t-elle orienté depuis la fin
des années 90 sa réflexion stratégique vers la « conquête » des villes.
Deux grandes idées avaient été expérimentées dans cette optique :
l’implantation de militants du MST dans les favelas d’une
part, et le soutien du MST à des mouvements pour le logement, comme le
MTST (Mouvement des Travailleurs Sans Toit) d’autre part. Cependant,
deux grandes contradictions sont venues empêcher ces expérimentations.
La première, l’affrontement avec les organisations présentes dans les favelas, notamment
les organisations criminelles liées aux trafics. La seconde, qui nous
intéresse particulièrement ici, liée à la nature de la lutte pour le
logement : bâtir des organisations autour de la conquête de l’habitat ne
conduit pas pour autant - contrairement à la lutte pour la terre – à la
conquête d’un outil de travail et de moyens de production. Autrement
dit, les Sans Toit obtiennent un logement, mais restent bien souvent
dans la pauvreté, sans perspectives de travail autres que les petits
boulots ou l’indigence[15].
Ainsi, depuis 2001, dans l’Etat de São Paulo, le MST réfléchit à un projet de « Comunas da terra »[16] et l’expérience de Fortaleza s’inscrit dans la continuité de ces réflexions. Semer,
planter, récolter, transformer, vendre les produits de l’agriculture
devait permettre de réunir les aspirations de ces deux mouvements, le
MST et le MCP : donner aux Sans Toits un logement digne et sortir d’un
système locatif perpétuant la précarité ; leur offrir un travail, celui
de la terre, sans lequel ne pourrait exister leur maintien économique et
social. A Fortaleza, c’est d’abord par un « travail de base » et une
présence dans les quartiers initiés par le MCP en 2008 qu’a commencé
cette mise en mouvement. L’idée est
de rassembler les habitants autour de cet enjeu majeur : la lutte pour
le logement. Celle-ci pourrait alors constituer l’amorce d’autres luttes
(travail, santé, éducation), et le point de départ d’un processus qui
serait perçu par les habitants comme une « façon de conquérir leur
existence »[17]. Aujourd’hui, l’occupation
urbaine de terres cultivables à Fortaleza permet d’offrir des
perspectives d’habitat, de production, mais aussi de vente directe au
consommateur de produits agricoles issus de l’agriculture paysanne,
écologique, et produits en coopérative. En
important dans la ville les revendications, les formes de militance et
d’organisation du MST, la Commune du 17 avril préfigure ainsi la
nouvelle stratégie des mouvements paysans et anticapitalistes au Brésil,
visant à une réforme agraire et urbaine. En l’occurrence, l’occupation
d’un terrain dans la ville et la conquête d’un habitat, associée au
fonctionnement productif autogestionnaire de la Commune, a permis la mise en œuvre conjointe du droit au logement et du droit au travail.
Enfin,
ces deux logiques déployées au sein de l’organisation collective du MST
ont par ailleurs conduit les habitants-producteurs à devenir « Sujets
de leur propre histoire[18] ».
Car l’inscription dans une lutte politique avec le MST et le MCP
introduit d’autres paramètres, en plus de l’obtention d’un toit et d’un
travail : l’inscription dans des luttes globales contre les latifundios,
les distributeurs de produits agricoles, les OGM, l’agro-industrie
nationale ou internationale, mais aussi contre la spéculation
immobilière, ainsi que le trafic et ses réseaux. Cette inscription dans
une lutte plus générale et la prise de conscience, via les
intenses moments de discussion, de formation et d’information inhérents
aux processus de luttes sociales et de vie collective en acampamento,
constituent des élément de (re)construction individuelle et collective
des Sujets sociaux, qui s’affrontent désormais aux injustices et au maux
qui les avaient « déshumanisés » jusqu’alors.
Cette stratégie gagnante à Fortaleza pourrait être un ballon d’oxygène pour un MST en tension entre sa tendance governista et
sa tendance plus combative face au gouvernement. En effet, aujourd’hui
le Mouvement des Sans Terre est en équilibre précaire dans son soutien
critique à Dilma Roussef et son gouvernement, alors que les
expropriations sont bloquées depuis l’arrivée de Lula au pouvoir. Il est
incontestable que beaucoup de revendications du MST ont été satisfaites
concernant les assentamentos (crédits,
programmes sociaux…), mais les difficultés du MST risquent de
s’accentuer car le gouvernement a désormais fait le choix d’une
agriculture « business » tournée vers l’exportation et l’économie verte (agro-carburants, monocultures,
OGM), et abandonne totalement le projet d’agriculture familiale.
D’après le MST, 2011 a été la pire année de conquête pour la réforme
agraire depuis son existence, raison suffisante pour inventer de
nouvelles stratégies, comme le Mouvement avait déjà su le faire tout au long de son histoire.
Bibliographie
Yamila
Goldfarb, «A luta pela terra entre o campo e a cidade : as comunas da
terra do MST, sua gestacao, principais atores e desafios », Dissertacao de Mestrado, apresentada ao curos de Post-graduacao, Geografia humana, Univ. São Paulo, 2007. Orientadora : Prof. Dra. Marta Inez Medeiros Marques.
David Harvey, « Le droit à la ville », in La Revue Internationale des Livres et des Idées, 12/10/2009, url: http://www.revuedeslivres.net/articles.php?idArt=307
Alexis Martig, « Le phénomène de l’acampamento au Brésil : occupation du territoire, attente de la terre et reconnaissance sociale… », janvier 2012. Article en ligne http://terriat.hypotheses.org/518
João-Pedro Stedile, Bernardo Mançano Fernandes, Gens sans terre, Paris, Le temps des cerises, 2003 (1999).
[1] Documentaire, 2011 - 28 min - Vost-fr, visionnable sur http://www.youtube.com/watch?v=jZYDw2NnqhU.
[2] C’est-à-dire
des terres improductives, ou produisant en monoculture pour
l’exportation et/ou des O.G.M., ou bien utilisant des travailleurs
esclaves.
[3] Loi
184 de la Constitution fédérale : « Il est du ressort de l’Union
d’exproprier pour raison sociale ou pour des fins de réforme agraire, la
propriété rurale qui ne remplit pas sa fonction sociale, moyennant une
préalable et juste indemnisation […] ».
[4] Mouvement
des Conseil Populaires. Né en 2004, ce mouvement politique des
quartiers populaires de Fortaleza a pris de l’ampleur pendant la
campagne électorale de Luiziane Lins (Parti des Travailleurs) en 2008,
qu’il contribua à faire gagner. Depuis 2008, déçus par le mandat de
Luiziane Lins, le MCP prend ses distances et choisit des formes de luttes radicales, notamment sous forme d’occupations de bâtiments.
[5] Mouvement
des travailleurs ruraux Sans Terre. Mouvement social né en 1985, le MST
est un mouvement populaire rural organisant les paysans Sans Terre dans
24 Etats, sur les 26 que compte le Brésil. Il a comme objectif la mise
en œuvre d’une véritable réforme agraire, et pour cela, intervient dans
le champ politique, en particulier en occupant des terres improductives
de latifundio en vue
d’obtenir leur expropriation. Le MST organise environ un million de
familles Sans Terre au Brésil, et constitue le plus puissant mouvement
social brésilien (www.mst.org.br).
[6] Grande propriété terrienne.
[7] Texte issu du blog de la Commune du 17 avril http://comuna17deabril.blogspot.fr/. Voir également leur page Facebook.
[8] Unité de base de l’organisation, souvent constituée d’une dizaine de familles. Dans la Commune de Fortaleza, les núcleos se sont créés en fonction des quartiers d’origine des familles.
[9] Pour une analyse approfondie sur l’organisation du Mouvement des Sans Terre, voir par exemple Gens sans terre, de J.-P. Stedile et B. Mançano Fernandes.
[10] Trois
autres occupations urbaines ont été initiées à Campinas, Garulhos et
Belo Horizonte. Voir les précisions plus loin au sujet de ces « comunas
da terra » en milieu urbain.
[11] C’est nous qui traduisons.
[12] Loi
fédérale 271 du 20.02.1967. Possibilité pour les pouvoirs publics de
transférer l’usage exclusif (rémunéré ou gratuit), d’un terrain public à
une personne tierce, pour que celui-ci soit utilisé non
personnellement, et à des fins spécifiques d’urbanisation,
d’industrialisation, d’édification, de culture ou de toute autre
activité exploitante d’intérêt public. Ce droit est souvent utilisé pour
rendre effectives les politiques locales d’aménagement du territoire et
d’urbanisation.
[13] A
noter que la tenue de la Coupe du monde de football de 2014 et des Jeux
olympiques de 2016 renforcent actuellement les politiques d’aménagement
du territoire reposant sur le déplacement de populations pauvres aux
marges des villes.
[14] Chiffres Université de Sherbrooke (Québec) - 2010.
[15] Cela
explique aussi le moindre impact politique des conquêtes urbaines au
Brésil, et le rapport de force bien moins favorables aux mouvements
sociaux qu’elles créent avec les institutions.
[16] qu’ils mettront en pratique à partir de 2003 à Guarulhos et Campinas
[18] Jacinte, militante du MST et occupante de la Commune du 17 avril.
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