1/15/2012

France : Analyses, caractérisations politiques et programme anti-crise.


Julien Terrié – Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)

« L’accumulation de capital de la dette publique, ne signifie rien d’autre que le développement d’une classe des créanciers de l’Etat, qui sont autorisés à prélever pour eux certaines sommes sur le montant des impôts». (Marx, Le Capital).

Nous voulions tout d’abord remercier le PSOL d’avoir invité le NPA à cette conférence internationale, et souligner leur compréhension de l’importance de ce type de rencontres internationalistes à l’heure actuelle.

Le vieux monde est en train de basculer avec la crise globale et systémique du capitalisme en ces premières années de siècle. Cette situation pose de nouvelles questions stratégiques à nos organisations et dresse de nouveaux défis aux forces anticapitalistes.

Nous sommes tous tombés d’accords sur plusieurs éléments fondamentaux :
-      L’absence de plan de sortie de crise par les dirigeants actuels (ni keynésianisme, ni réformisme, la seule réponse étant l’austérité et la répression des réactions populaires)
-         La certitude d’une continuation et d’une aggravation de la crise dans les futurs mois et années.
-       Une démystification à une échelle très large de la logique capitaliste, des contradictions démocratiques et politiques du système actuel (refus du référendum grec, gouvernements « Goldman Sachs », agences de notations, bonus des traders, Catastroïka, sauvetage public des banques à fonds perdu…)


Parallèlement à cela, la crise provoque des réactions, résistances, luttes, grèves voire situations pré-révolutionnaires (Grèce) ou des situations de bifurcation intempestive – terme de Daniel Bensaïd désignant une apparition soudaine et inattendue de mouvements sociaux ou révolutionnaires à « contre courant » de l’Histoire - comme au Chili ou au Maghreb.

De nouveaux mouvements apparaissent, tels ceux des Indignés ou Occupy Wall Street, London, Honk Hong, Taipe, Bangkok, … Mais il y a un décalage entre l’explosivité de la situation et la traduction politique, organique de ces mouvements : pas de renforcement des syndicats, des partis réformistes, de la gauche radicale, de la gauche révolutionnaire ou de courants de gauche dans les organisations, ni même émergence de nouvelles organisations. Il y a de nouvelles formes d’organisation, mais elles sont pour le moment très instables. Depuis le début des crises capitalistes, il n’y a jamais eu, en même temps, une crise aussi profonde du système capitaliste et un mouvement ouvrier aussi faible face à ce type de crise. Le bilan du siècle passé, notamment celui du stalinisme, pèse encore sur nos difficultés à construire une alternative au capitalisme.


France : Un pouvoir discrédité
La crise de la dette souveraine en France apparaît moins profonde que dans d’autres pays européens, et pourtant les données économiques sont très mauvaises (récession au dernier trimestre 2011 et premier trimestre 2012) et ceci est aggravé par la politique de cadeaux fiscaux, sociaux et légaux aux plus riches (l’ensemble des réformes de Sarkozy ont vidé les caisses publiques de 75 milliards d’euros depuis son élection). Les mesures d’austérité apparaissent de plus en plus comme injustes, et nous assistons chaque jour un peu plus au discrédit du sarkozysme qui a multiplié les remises en cause des acquis sociaux, tout comme les actions politiques des gouvernements de la zone euro. La droite sarkozyste est une droite qui est souvent en première ligne dans la mise en place de la politique réactionnaire menée par l’Union européenne, une droite guerrière, engagée sur plusieurs fronts militaires, dans plusieurs guerres, aux côtés des autres forces impérialistes de la planète. La crise politique est accentuée par l’apparition de nombreuses affaires politico-financières comme l’affaire « Bettencourt » la femme la plus riche de France aurait financé illégalement le parti au pouvoir, et l’« affaire Karachi » concernant le financement illégal de la campagne électorale d’Edouard Balladur en 1995 dont le directeur de campagne était Nicolas Sarkozy, cette dernière affaire peut rebondir en pleine élection présidentielle.

Elle adopte un profil et un discours sécuritaire, raciste et xénophobe, dans l’objectif de diviser celles et ceux qu’elle veut encore davantage dépouiller, et d’accentuer la marginalisation des habitants des quartiers populaires. Mesures anti-immigrés, criminalisation des origines, discrimination au faciès, vont ainsi de pair avec la remise en cause du droit à la santé, à l’école publique, à l’emploi, la suppression des postes de fonctionnaires ou la réduction drastiques des budgets d’aide sociale.

Dans la situation actuelle de crise économique et sociale, ces thèmes sécuritaires, racistes ou xénophobes trouvent un écho dans une partie des couches populaires. Il existe aujourd’hui de plus en plus de porosité entre la droite et l’extrême droite. La percée du Front National et son influence sur le monde du travail sont significatives de la profondeur de la crise, et s’expliquent en partie par l’absence d’une alternative anticapitaliste de gauche crédible et l’échec des récentes mobilisations sociales dans notre pays.

La prochaine élection présidentielle et les législatives qui auront lieu en mai 2012 permettront de cerner plus précisément la nature et la portée de la mutation qui est à l’œuvre dans ce parti de type fasciste. Le Front National s’est banalisé avec un programme partiellement relooké et devenu séduisant pour les classes populaires (protectionnisme, mesures sociales) et se pose désormais ouvertement comme candidat à exercer le pouvoir au niveau local, régional et national. Il prétend également intervenir et exercer son influence dans toutes les sphères de la société, y compris les organisations syndicales. Nous devons prioriser la lutte contre la menace que représenterait une poussée de l’extrême droite en France.

La gauche libérale était au pouvoir en Grèce, en Espagne et encore au Portugal. Les partis socialistes ne diffèrent pas sensiblement de la droite, tout particulièrement dans ce qui relève du domaine des politiques d’austérité au nom de la dette publique. Ils s’alignent sur les exigences de l’Euro, sur les diktats des marchés financiers et acceptent la logique du capitalisme y compris dans tous ses excès actuels.

Le PS français et son candidat à la présidentielle François Hollande ont soutenu toute la logique institutionnelle de l’Europe capitaliste qui impose aujourd’hui les politiques d’austérité et la réduction des dépenses publiques (donc celle des services publics et de l’ensemble des prestations sociales). Le PS a voté les plans contre la Grèce, tout comme l’allongement des annuités pour le droit à la retraite complète. Son programme suit cette logique et, à l’instar de la politique de Jospin en 1997, il n’y a rien à espérer de leur arrivée au gouvernement. Le PS prépare l’alternance social-libérale, espérant être porté au pouvoir par le rejet massif de la droite sarkozyste qui s’est notamment exprimé par la participation massive à ces primaires.

L’émergence d’Europe Ecologie Les Verts, ses succès électoraux témoignent de l’attente d’une réponse politique écologiste. Cependant, cela ne se traduit pas nécessairement par un bond en avant des luttes écologistes, bien qu’il faille analyser la remontée, voire des succès ponctuels, de certaines luttes (lutte antinucléaire, contre les gaz de schiste, contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, poursuite des fauchages d’OGM – = transgénicos-…). En se donnant les moyens de négocier des places à l’Assemblée Nationale et sans doute au futur gouvernement de gauche, EE défend ainsi un programme compatible avec le social-libéralisme.

Le Front de gauche (alliance PCF et parti de gauche et autre petits groupes), dont le candidat est Jean Luc Mélenchon, puise une partie de sa crédibilité et de ses relatifs succès électoraux dans sa capacité à apparaître comme une alternative faisant le pont entre le social-libéralisme et le NPA. Les limites du Front de gauche n’en demeurent pas moins réelles et les sous-estimer serait porteur de graves désillusions. Des contradictions diverses le traversent. On voit par exemple d’un côté ceux qui veulent préserver leurs positions institutionnelles et composent avec le PS, et ceux qui aspirent à un positionnement proche du nôtre.

La participation du PCF à la plupart des exécutifs des régions, des départements et des grandes villes avec le PS indique les limites de la radicalité, affichée le temps d’une campagne électorale. L’équipage reste dominé par un PCF qui a fait la concession de laisser au PG la candidature présidentielle, et qui n’ira pas plus loin dans la construction d’une dynamique unitaire qui permettrait de dépasser les composantes initiales et jouerait un rôle décisif dans les recompositions nécessaires. Ainsi, dans la dernière période, le PG a subordonné sa politique à l’acceptation par le PCF de la candidature de Jean-Luc Mélenchon. Il s’est aussi aligné à plusieurs reprises sur son orientation, refusant d’affirmer une claire indépendance vis-à-vis du PS.

L’élection présidentielle de 2012 s’annonce très compliquée : même si le pouvoir est discrédité et l’opposition PS en très bonne position, le scrutin n’est pas du tout joué. L’incertitude sur le score de l’extrême droite, du Front de Gauche et du centre laisse une forte ouverture. Le NPA a décidé de présenter un candidat – Philippe Poutou, ouvrier de l’automobile - pour défendre les analyses et propositions défendues dans cette contribution. Il disputera le premier tour si nous obtenons les parrainages d’élus nécessaires pour déposer sa candidature.

Nos réponses à la crise.
Les thèmes regroupés dans le texte « Nos réponses à la crise », adopté par le premier congrès du NPA, restent valides et nous servent de base programmatique. Il veut offrir une perspective de rupture avec la société capitaliste, rupture qui ne pourra être menée que par un mouvement d’ensemble de la population qui remette en cause le pouvoir absolu qu’exerce l’oligarchie capitaliste sur la société et qui pose la question d’un gouvernement démocratique des travailleurs et de la population.

Face à la crise sociale et environnementale, la transition énergétique, qui prend en charge les différents aspects de la question énergétique, des services publics et de la lutte contre la précarité (habitat, transports, agriculture, industrie…) est au cœur de notre projet.

 Ce projet doit viser à la fois une transition énergétique qui permette de limiter fortement les émissions de gaz à effet de serre et de sortir rapidement du nucléaire, d’organiser une nécessaire conversion industrielle, tout en créant massivement des emplois socialement utiles et en améliorant la qualité de vie de la majorité de la population.

Ce programme, nous le traduisons en mesures d’urgence que devrait prendre un gouvernement des travailleurs. Ces dernières constituent une base commune à de nombreux courants syndicaux « lutte de classe », à de nombreux militant-es d’associations intervenant sur les fronts sociaux fondamentaux comme le droit au logement, la défense des services publics, l’alter mondialisme, l’écologie de combat, l’antiracisme, le féminisme, etc. C’est bien le sens que nous donnons à notre programme.

En France comme dans tous les pays de l’UE, il s’agit de s’appuyer sur les idées contestataires qui sont en mûrissement, et de mettre en avant des revendications radicales ancrées dans les préoccupations quotidiennes de la population pour construire des campagnes et des mobilisations.

Dans le cadre de ces campagnes, il s’agit pour les anticapitalistes, de populariser les explications sur la crise du système capitaliste et les revendications transitoires de contrôle et d’incursion dans la propriété privée, vers une société éco-socialiste : annulation de la dette, mise en place d’un grand pôle public bancaire public par socialisation des banques, sans indemnité ni rachat.

Ce sont des propositions pour l’action que nous versons au débat qui anime toutes celles et ceux qui refusent que la crise soit payée par la majorité de la population. Nous savons qu’une grande partie de ce projet est partagée par des hommes et des femmes, des militants et des militantes du mouvement social, syndical, des mouvements de la gauche radicale et anti-productiviste. Au moment de l’élection présidentielle c’est le pouvoir central qui est en jeu, ce qui implique un accord global sur un programme de rupture qui permette de satisfaire les revendications portées par les mouvements sociaux et de répondre aux aspirations du plus grand nombre.

La sécurité sociale, une réponse anti-crise ?

Il est surprenant que le livre qui a permis un réveil important d’une partie de la population européenne, « indignez-vous ! » de Stéphane Hessel, ait précisément pour thème la construction de la Sécurité Sociale Française dans le programme du Comité National de la Résistance mis en œuvre en 1945.

Nous sommes convaincus que la défense d’un système de solidarité sociale est un élément central d’un programme d’urgence, et même transitoire, si on pousse et élargit les logiques de ce type de financement : les cotisations sont obligatoires pour les patrons (à hauteur d’environ 40% du salaire brut)  et l’argent accumulé n’est ni en banque, ni en bourse et ni dans les caisses de l’Etat, mais dans les caisses de sécurités sociales (gérées, avant les réformes, démocratiquement par les syndicats de salariés)

Le principe de la Sécurité Sociale française qui regroupe l’assurance maladie, la retraite, les allocations familiales, l’aide au logement et les allocations chômage reste, malgré les attaques successives des gouvernements de droite et socio-libéraux : « chacun cotise selon ses moyens, et reçoit selon ses besoins »

Aujourd’hui 35% du PIB français est consacré aux cotisations sociales (12% au Brésil, 1% en Colombie, 0% au Chili). C’est une des véritables explications d’une violence peut-être un peu moindre de la crise sur les classes populaires en France, en comparaison avec les autres pays d’Europe. Ceci doit être un argument pour les autres pays pour défendre le renforcement des systèmes de protection solidaire et pour leur extension à d’autres domaines (transition écologique…).

L’enjeu des capitalistes en pleine crise est de remettre la main sur cet argent « perdu », puisque 400 milliards d’euros en France sont (par bonheur) exclus du système bancaire. Nicolas Sarkozy a annoncé pendant ses vœux de 2012 la mise en place d’une TVA sociale pour transférer de l’argent de la Sécurité Sociale vers les caisses de l’Etat : c’est évidemment une mesure inacceptable mais très révélatrice de la mise en danger de la Sécurité Sociale et de la portée anticapitaliste de sa défense et de son extension - avec de nouveau droits - partout dans le monde.

Éléments de programme anti-crise (non-exhaustifs)
-       Augmenter les salaires et les revenus afin, déjà, de récupérer la part volée par les profits dans la répartition des richesses : plus 300 euros nets pour tous et toutes, échelle mobile des salaires, pas de revenus ni de minima sociaux en dessous de 1 500 euros nets, opérer un rattrapage des salaires féminins.

-       Abrogation du Traité de Lisbonne et Maastricht

-       Bloquer les loyers, en les fixant y compris dans le secteur privé, et en créant un grand service public du logement. C’est ce qui permettra de garantir le droit au logement pour tous et toutes, mais aussi de proposer des logements bien isolés, sobres en consommation d’énergie. Appliquer la loi sur la réquisition des logements vides.

-       Mettre en œuvre une réforme fiscale radicale taxant principalement les hauts revenus pour augmenter les salaires et les prestations sociales des plus démuni-es.

-       Bloquer les prix des produits alimentaires de première nécessité. La grande distribution et l’agro-business, les quelques centrales de distribution doivent cesser de dicter leurs lois tant aux consommateurs qu’aux producteurs, afin que chacun-e ait accès à une nourriture de qualité dans un environnement sain.

-       L’agriculture doit d’urgence être mise hors de tout jeu concurrentiel et spéculatif ainsi que des règles de l’OMC et des traités européens. Une autre Politique Agricole Commune est à mettre en œuvre.

-       La mise en culture des OGM et des agro-carburants doit être interdite.

-       Défendre le droit des petits agriculteurs et des salarié-es agricoles à un revenu et une retraites décents. Notre politique agricole doit combiner le soutien à des exploitations de petite taille, réparties sur l’ensemble du territoire, répondant aux impératifs d’une production de qualité dans le respect de l’environnement, et accessible aux populations.

-       Moratoire sur tous les nouveaux grands projets d’infrastructures (autoroutes, Train à Grande Vitesse, aéroports) pour donner la priorité à des transports publics collectifs efficaces et reliant tous les territoires, ainsi qu’à la préservation urgente du foncier agricole et naturel.

-       Défendre des conditions de vie décentes pour la population, ce qui passe par des services 100 % publics et une extension de la gratuité : santé, transports collectifs de proximité, télécommunications... Il s’agit de constituer de nouveaux «communs» en donnant accès à des biens et services hors des circuits marchands et échappant à la domination qu’exerce le capital sur la consommation via la maîtrise de la production et le marketing. La mise en place de ces services publics implique une socialisation de leur gestion et de leur financement, qui associe les consommateurs, les salarié-es et les représentations des collectivités publiques pertinentes. S’agissant de certains biens communs tels que l’eau ou l’énergie, la garantie du droit d’accès pour tous et toutes doit s’accompagner d’une maîtrise de leur utilisation pour des raisons écologiques. La gratuité de la consommation de base pour tou-tes les citoyen-nes doit donc être complétée par une taxation fortement progressive de la consommation excédentaire qui pénalise le gaspillage et les usages de luxe.

-       Combattre les précarités et le chômage par une réduction du temps de travail à 32 heures avec embauche proportionnelle obligatoire sans flexibilité, interdire les licenciements dans les entreprises qui font des profits et dans les entreprises de sous-traitance qui leur sont liées, rendre le chômage hors-la-loi en garantissant à tout-e salarié-e licencié-e le droit à des formations professionnelles avec maintien du salaire jusqu’à ce qu’il retrouve un nouvel emploi, supprimer tous les emplois précaires et leur substituer un contrat unique et stable (CDI dans le privé et emploi statutaire dans la Fonction publique et le secteur public) ; la réduction du temps de travail, en deçà de 35 heures, vers les 32 heures, sans annualisation ni flexibilité, avec obligation d’embauche correspondante doit permettre à tous et toutes de travailler.

-       Mettre en place d’un droit à l’autonomie pour les jeunes : allocation d’autonomie, rémunération de tou-tes les stagiaires et apprenti-es à hauteur du SMIC, rénovation et construction de logements étudiants, augmentation des APL, gratuité d’accès à la culture.

-       Abroger les mesures antisociales prises par la droite, à commencer par la loi Woerth sur les retraites et défendre le droit à une retraite pleine et entière à 60 ans, 55 ans pour les travaux pénibles.

-       Abroger les mesures portant atteinte aux libertés, y compris pour le droit de circulation des personnes, le droit à l’information et l’utilisation d’internet.

-       Abroger les réformes qui cassent les services publics, notamment dans la santé, l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche.

-       Défendre, développer ou rétablir les services publics dans tous les domaines, poste, transports, télécommunications, énergie etc.

-       Combattre toutes les formes d’oppression des femmes, l’image sexiste et dégradante de la femme qui est véhiculée et utilisée par la société capitaliste, mais qui lui est également transversale :

-En rattrapant les inégalités salariales entre femmes et hommes.
-En garantissant le droit des femmes à disposer de leur corps, à l’IVG libre et gratuit, y compris les mineures et les sans-papiers
-En luttant contre le déterminisme de genre, notamment dans la filière éducative.
-En instaurant une loi cadre contre les violences faites aux femmes et en se donnant les moyens de la mettre en œuvre.
-En développant, en lien avec les associations féministes et LGBTI, des cours d’éducation sexuelle au collège et au lycée.

-       S’engager résolument et rapidement dans la sortie du nucléaire : arrêter les réacteurs nucléaires de plus de 30 ans, stopper les nouveaux projets portés par l’industrie nucléaire française aussi bien en France qu’à l’étranger... Pour une sortie du nucléaire en 10 ans.

-       Exproprier les multinationales de l’énergie et planifier dans le cadre d’un service public de l’énergie sous le contrôle des salarié-es et de la population le développement des énergies renouvelables, la sobriété et l’efficacité énergétique ainsi que le maintien des emplois et le reclassement collectif des tou-tes les salarié-es de la filière. Ce service public aurait pour tâche de mettre en œuvre des tarifs associant gratuité des consommations pour assurer les besoins sociaux et tarifs fortement progressifs pour lutter contre les gaspillages.

-       Adopter un plan de transition écologique contraignant et global permettant de stopper les productions inutiles ou dangereuses, de modifier les types et modes de productions ou d’exploitations notamment en matière d’énergie, de transport, de construction, de production agricole et alimentaire, et assurant réellement la réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre le changement climatique, ainsi qu’une place réelle pour la maîtrise locale des productions énergétiques et les choix démocratiques en la matière.

-       Exproprier les banques et les compagnies financières et mettre à leur place un service public bancaire sous le contrôle des travailleurs et de la population.

-       Remettre en cause la dette qui, au nord comme au sud, étrangle les peuples en vue de son annulation, suspendre immédiatement le paiement de la dette publique partout, c’est-à-dire exiger un moratoire immédiat et un audit démocratique et populaire de la dette publique, l’ouverture des livres de comptes.

-       Organiser le soutien aux peuples en lutte contres les dictatures, la dette et la misère.

-       Combattre l’impérialisme en se prononçant contre toute intervention militaire occidentale, pour le retrait des troupes françaises stationnées à l’étranger, pour la sortie de l’OTAN.

-       Soumettre les ventes d’armes au contrôle de la population afin que ne soient plus soutenues par la France les dictatures sanguinaires du Sud et les guerres impérialistes.

-       Lutter contre le racisme : régularisation, droit de vote, égalité, liberté de circulation et d’installation, abrogation de toutes les lois sécuritaires et anti-immigré-es votées ces dernières années ; s’opposer aux violences policières.

-       Défendre l’égalité totale des droits (mariage, parentalité, séjour...) entre homosexuel-es et hétérosexuel-es et le droit au changement d’état civil pour les transexuels.

-       Défendre les droits et les libertés démocratiques pour en finir avec les institutions antidémocratiques de la V° République en France et du Traité de Lisbonne en Europe. Pour un processus constituant permettant de faire trancher par la population l’ensemble des questions permettant de réorganiser la société sur de nouvelles bases : c’est-à-dire pas seulement l’organisation des pouvoirs mais aussi le droit des travailleurs, le droit des femmes, les services publics… Ce qui implique de favoriser toutes les formes d’auto•organisation, de démocratie active et directe, de prise en charge par la population de ses propres problèmes.

-       Contribuer à la politisation pour l’émancipation sociale des habitant-es des quartiers populaires qui subissent des oppressions croisées et sont particulièrement touchées par l’exploitation capitaliste ainsi que le recul des droits sociaux. Dénoncer et combattre les violences policières qui s’exercent en particulier envers ces populations. Défendre la légitimité de la colère issue des quartiers populaires et des formes d’auto-organisation visant à combattre l’exploitation et les oppressions.

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