Julien Terrié –
Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA)
« L’accumulation de capital de la dette
publique, ne signifie rien d’autre que le développement d’une classe des
créanciers de l’Etat, qui sont autorisés à prélever pour eux certaines sommes
sur le montant des impôts». (Marx, Le Capital).
Nous voulions tout d’abord remercier le PSOL d’avoir invité
le NPA à cette conférence internationale, et souligner leur compréhension de
l’importance de ce type de rencontres internationalistes à l’heure actuelle.
Le vieux monde est en train de basculer avec la crise
globale et systémique du capitalisme en ces premières années de siècle. Cette
situation pose de nouvelles questions stratégiques à nos organisations et
dresse de nouveaux défis aux forces anticapitalistes.
Nous sommes tous tombés d’accords sur plusieurs éléments
fondamentaux :
- L’absence
de plan de sortie de crise par les dirigeants actuels (ni keynésianisme,
ni réformisme, la seule réponse étant l’austérité et la répression des
réactions populaires)
- La
certitude d’une continuation et d’une aggravation de la crise dans les
futurs mois et années.
- Une
démystification à une échelle très large de la logique capitaliste, des
contradictions démocratiques et politiques du système actuel (refus du
référendum grec, gouvernements « Goldman Sachs », agences de
notations, bonus des traders, Catastroïka, sauvetage public des banques à fonds
perdu…)
Parallèlement à cela, la crise provoque des réactions,
résistances, luttes, grèves voire situations pré-révolutionnaires (Grèce) ou
des situations de bifurcation intempestive
– terme de Daniel Bensaïd désignant une apparition soudaine et inattendue de
mouvements sociaux ou révolutionnaires à « contre courant » de
l’Histoire - comme au Chili ou au Maghreb.
De nouveaux mouvements apparaissent, tels ceux des Indignés
ou Occupy Wall Street, London, Honk Hong, Taipe, Bangkok, … Mais il y a un
décalage entre l’explosivité de la situation et la traduction politique,
organique de ces mouvements : pas de renforcement des syndicats, des partis
réformistes, de la gauche radicale, de la gauche révolutionnaire ou de courants
de gauche dans les organisations, ni même émergence de nouvelles organisations.
Il y a de nouvelles formes d’organisation, mais elles sont pour le moment très
instables. Depuis le début des crises capitalistes, il n’y a jamais eu, en même
temps, une crise aussi profonde du système capitaliste et un mouvement ouvrier
aussi faible face à ce type de crise. Le bilan du siècle passé, notamment celui
du stalinisme, pèse encore sur nos difficultés à construire une alternative au
capitalisme.
France : Un pouvoir discrédité
La crise de la dette souveraine en France apparaît moins
profonde que dans d’autres pays européens, et pourtant les données économiques
sont très mauvaises (récession au dernier trimestre 2011 et premier trimestre
2012) et ceci est aggravé par la politique de cadeaux fiscaux, sociaux et
légaux aux plus riches (l’ensemble des réformes de Sarkozy ont vidé les caisses
publiques de 75 milliards d’euros depuis son élection). Les mesures d’austérité
apparaissent de plus en plus comme injustes, et nous assistons chaque jour un
peu plus au discrédit du sarkozysme qui a multiplié les remises en cause des
acquis sociaux, tout comme les actions politiques des gouvernements de la zone
euro. La droite sarkozyste est une droite qui est souvent en première ligne
dans la mise en place de la politique réactionnaire menée par l’Union
européenne, une droite guerrière, engagée sur plusieurs fronts militaires, dans
plusieurs guerres, aux côtés des autres forces impérialistes de la planète. La
crise politique est accentuée par l’apparition de nombreuses affaires
politico-financières comme l’affaire « Bettencourt » la femme la plus
riche de France aurait financé illégalement le parti au pouvoir, et
l’« affaire Karachi » concernant le financement illégal de la
campagne électorale d’Edouard Balladur en 1995 dont le directeur de campagne
était Nicolas Sarkozy, cette dernière affaire peut rebondir en pleine élection
présidentielle.
Elle adopte un profil et un discours sécuritaire, raciste et
xénophobe, dans l’objectif de diviser celles et ceux qu’elle veut encore
davantage dépouiller, et d’accentuer la marginalisation des habitants des
quartiers populaires. Mesures anti-immigrés, criminalisation des origines,
discrimination au faciès, vont ainsi de pair avec la remise en cause du droit à
la santé, à l’école publique, à l’emploi, la suppression des postes de
fonctionnaires ou la réduction drastiques des budgets d’aide sociale.
Dans la situation actuelle de crise économique et sociale,
ces thèmes sécuritaires, racistes ou xénophobes trouvent un écho dans une
partie des couches populaires. Il existe aujourd’hui de plus en plus de
porosité entre la droite et l’extrême droite. La percée du Front National et
son influence sur le monde du travail sont significatives de la profondeur de
la crise, et s’expliquent en partie par l’absence d’une alternative
anticapitaliste de gauche crédible et l’échec des récentes mobilisations
sociales dans notre pays.
La prochaine élection présidentielle et les législatives qui
auront lieu en mai 2012 permettront de cerner plus précisément la nature et la
portée de la mutation qui est à l’œuvre dans ce parti de type fasciste. Le
Front National s’est banalisé avec un programme partiellement relooké et devenu
séduisant pour les classes populaires (protectionnisme, mesures sociales) et se
pose désormais ouvertement comme candidat à exercer le pouvoir au niveau local,
régional et national. Il prétend également intervenir et exercer son influence
dans toutes les sphères de la société, y compris les organisations syndicales.
Nous devons prioriser la lutte contre la menace que représenterait une poussée de
l’extrême droite en France.
La gauche libérale était au pouvoir en Grèce, en Espagne et encore au Portugal. Les partis socialistes ne
diffèrent pas sensiblement de la droite, tout particulièrement dans ce qui
relève du domaine des politiques d’austérité au nom de la dette publique. Ils
s’alignent sur les exigences de l’Euro, sur les diktats des marchés financiers
et acceptent la logique du capitalisme y compris dans tous ses excès actuels.
Le PS français et son candidat à la présidentielle François
Hollande ont soutenu toute la logique institutionnelle de l’Europe capitaliste
qui impose aujourd’hui les politiques d’austérité et la réduction des dépenses
publiques (donc celle des services publics et de l’ensemble des prestations
sociales). Le PS a voté les plans contre la Grèce, tout comme l’allongement des
annuités pour le droit à la retraite complète. Son programme suit cette logique
et, à l’instar de la politique de Jospin en 1997, il n’y a rien à espérer de
leur arrivée au gouvernement. Le PS prépare l’alternance social-libérale,
espérant être porté au pouvoir par le rejet massif de la droite sarkozyste qui
s’est notamment exprimé par la participation massive à ces primaires.
L’émergence d’Europe Ecologie Les Verts, ses succès
électoraux témoignent de l’attente d’une réponse politique écologiste.
Cependant, cela ne se traduit pas nécessairement par un bond en avant des
luttes écologistes, bien qu’il faille analyser la remontée, voire des succès
ponctuels, de certaines luttes (lutte antinucléaire, contre les gaz de schiste,
contre l’aéroport de Notre-Dame-des-Landes, poursuite des fauchages d’OGM – =
transgénicos-…). En se donnant les moyens de négocier des places à l’Assemblée
Nationale et sans doute au futur gouvernement de gauche, EE défend ainsi un programme
compatible avec le social-libéralisme.
Le Front de gauche (alliance PCF et parti de gauche et autre
petits groupes), dont le candidat est Jean Luc Mélenchon, puise une partie de
sa crédibilité et de ses relatifs succès électoraux dans sa capacité à
apparaître comme une alternative faisant le pont entre le social-libéralisme et
le NPA. Les limites du Front de gauche n’en demeurent pas moins réelles et les
sous-estimer serait porteur de graves désillusions. Des contradictions diverses
le traversent. On voit par exemple d’un côté ceux qui veulent préserver leurs
positions institutionnelles et composent avec le PS, et ceux qui aspirent à un
positionnement proche du nôtre.
La participation du PCF à la plupart des exécutifs des
régions, des départements et des grandes villes avec le PS indique les limites
de la radicalité, affichée le temps d’une campagne électorale. L’équipage reste
dominé par un PCF qui a fait la concession de laisser au PG la candidature
présidentielle, et qui n’ira pas plus loin dans la construction d’une dynamique
unitaire qui permettrait de dépasser les composantes initiales et jouerait un
rôle décisif dans les recompositions nécessaires. Ainsi, dans la dernière
période, le PG a subordonné sa politique à l’acceptation par le PCF de la
candidature de Jean-Luc Mélenchon. Il s’est aussi aligné à plusieurs reprises
sur son orientation, refusant d’affirmer une claire indépendance vis-à-vis du
PS.
L’élection présidentielle de 2012 s’annonce très
compliquée : même si le pouvoir est discrédité et l’opposition PS en très
bonne position, le scrutin n’est pas du tout joué. L’incertitude sur le score
de l’extrême droite, du Front de Gauche et du centre laisse une forte
ouverture. Le NPA a décidé de présenter un candidat – Philippe Poutou, ouvrier
de l’automobile - pour défendre les analyses et propositions défendues dans
cette contribution. Il disputera le premier tour si nous obtenons les
parrainages d’élus nécessaires pour déposer sa candidature.
Nos réponses à la crise.
Les thèmes regroupés dans le texte « Nos réponses à la crise
», adopté par le premier congrès du NPA, restent valides et nous servent de
base programmatique. Il veut offrir une perspective de rupture avec la société
capitaliste, rupture qui ne pourra être menée que par un mouvement d’ensemble
de la population qui remette en cause le pouvoir absolu qu’exerce l’oligarchie
capitaliste sur la société et qui pose la question d’un gouvernement
démocratique des travailleurs et de la population.
Face à la crise sociale et environnementale, la transition
énergétique, qui prend en charge les différents aspects de la question
énergétique, des services publics et de la lutte contre la précarité (habitat,
transports, agriculture, industrie…) est au cœur de notre projet.
Ce projet doit
viser à la fois une transition énergétique qui permette de limiter fortement
les émissions de gaz à effet de serre et de sortir rapidement du nucléaire,
d’organiser une nécessaire conversion industrielle, tout en créant massivement
des emplois socialement utiles et en améliorant la qualité de vie de la
majorité de la population.
Ce programme, nous le traduisons en mesures d’urgence que
devrait prendre un gouvernement des travailleurs. Ces dernières constituent une
base commune à de nombreux courants syndicaux « lutte
de classe », à de nombreux militant-es d’associations intervenant sur les
fronts sociaux fondamentaux comme le droit au logement, la défense des services
publics, l’alter mondialisme, l’écologie de combat, l’antiracisme, le
féminisme, etc. C’est bien le sens que nous donnons à notre programme.
En France comme dans tous les pays de l’UE, il s’agit de
s’appuyer sur les idées contestataires qui sont en mûrissement, et de mettre en
avant des revendications radicales ancrées dans les préoccupations quotidiennes
de la population pour construire des campagnes et des mobilisations.
Dans le cadre de ces campagnes, il s’agit pour les
anticapitalistes, de populariser les explications sur la crise du système
capitaliste et les revendications transitoires de contrôle et d’incursion dans
la propriété privée, vers une société éco-socialiste : annulation de la dette,
mise en place d’un grand pôle public bancaire public par socialisation des
banques, sans indemnité ni rachat.
Ce sont des propositions pour l’action que nous versons au
débat qui anime toutes celles et ceux qui refusent que la crise soit payée par
la majorité de la population. Nous savons qu’une grande partie de ce projet est
partagée par des hommes et des femmes, des militants et des militantes du mouvement
social, syndical, des mouvements de la gauche radicale et anti-productiviste.
Au moment de l’élection présidentielle c’est le pouvoir central qui est en jeu,
ce qui implique un accord global sur un programme de rupture qui permette de
satisfaire les revendications portées par les mouvements sociaux et de répondre
aux aspirations du plus grand nombre.
La sécurité sociale, une réponse anti-crise ?
Il est surprenant que le livre qui a permis un réveil
important d’une partie de la population européenne,
« indignez-vous ! » de Stéphane Hessel, ait précisément pour
thème la construction de la Sécurité Sociale Française dans le programme du
Comité National de la Résistance mis en œuvre en 1945.
Nous sommes convaincus que la défense d’un système de solidarité
sociale est un élément central d’un programme d’urgence, et même transitoire,
si on pousse et élargit les logiques de ce type de financement : les
cotisations sont obligatoires pour les patrons (à hauteur d’environ 40% du
salaire brut) et l’argent accumulé
n’est ni en banque, ni en bourse et ni dans les caisses de l’Etat, mais dans
les caisses de sécurités sociales (gérées, avant les réformes, démocratiquement
par les syndicats de salariés)
Le principe de la Sécurité Sociale française qui regroupe l’assurance
maladie, la retraite, les allocations familiales, l’aide au logement et les
allocations chômage reste, malgré les attaques successives des gouvernements de
droite et socio-libéraux : « chacun cotise selon ses moyens, et
reçoit selon ses besoins »
Aujourd’hui 35% du PIB français est consacré aux cotisations
sociales (12% au Brésil, 1% en Colombie, 0% au Chili). C’est une des véritables
explications d’une violence peut-être un peu moindre de la crise sur les
classes populaires en France, en comparaison avec les autres pays d’Europe.
Ceci doit être un argument pour les autres pays pour défendre le renforcement
des systèmes de protection solidaire et pour leur extension à d’autres domaines
(transition écologique…).
L’enjeu des capitalistes en pleine crise est de remettre la
main sur cet argent « perdu », puisque 400 milliards d’euros en
France sont (par bonheur) exclus du système bancaire. Nicolas Sarkozy a annoncé
pendant ses vœux de 2012 la mise en place d’une TVA sociale pour transférer de
l’argent de la Sécurité Sociale vers les caisses de l’Etat : c’est
évidemment une mesure inacceptable mais très révélatrice de la mise en
danger de la Sécurité Sociale et de la portée anticapitaliste de sa défense et
de son extension - avec de nouveau droits - partout dans le monde.
Éléments de programme anti-crise (non-exhaustifs)
- Augmenter
les salaires et les revenus afin, déjà, de récupérer la part volée par les
profits dans la répartition des richesses : plus 300 euros nets pour tous et
toutes, échelle mobile des salaires, pas de revenus ni de minima sociaux en
dessous de 1 500 euros nets, opérer un rattrapage des salaires féminins.
- Abrogation
du Traité de Lisbonne et Maastricht
- Bloquer
les loyers, en les fixant y compris dans le secteur privé, et en créant un
grand service public du logement. C’est ce qui permettra de garantir le droit
au logement pour tous et toutes, mais aussi de proposer des logements bien
isolés, sobres en consommation d’énergie. Appliquer la loi sur la réquisition
des logements vides.
- Mettre
en œuvre une réforme fiscale radicale taxant principalement les hauts revenus
pour augmenter les salaires et les prestations sociales des plus démuni-es.
- Bloquer
les prix des produits alimentaires de première nécessité. La grande
distribution et l’agro-business, les quelques centrales de distribution doivent
cesser de dicter leurs lois tant aux consommateurs qu’aux producteurs, afin que
chacun-e ait accès à une nourriture de qualité dans un environnement sain.
- L’agriculture
doit d’urgence être mise hors de tout jeu concurrentiel et spéculatif ainsi que
des règles de l’OMC et des traités européens. Une autre Politique Agricole
Commune est à mettre en œuvre.
- La
mise en culture des OGM et des agro-carburants doit être interdite.
- Défendre
le droit des petits agriculteurs et des salarié-es agricoles à un revenu et une
retraites décents. Notre politique agricole doit combiner le soutien à des
exploitations de petite taille, réparties sur l’ensemble du territoire,
répondant aux impératifs d’une production de qualité dans le respect de
l’environnement, et accessible aux populations.
- Moratoire
sur tous les nouveaux grands projets d’infrastructures (autoroutes, Train à
Grande Vitesse, aéroports) pour donner la priorité à des transports publics
collectifs efficaces et reliant tous les territoires, ainsi qu’à la
préservation urgente du foncier agricole et naturel.
- Défendre
des conditions de vie décentes pour la population, ce qui passe par des
services 100 % publics et une extension de la gratuité : santé, transports
collectifs de proximité, télécommunications... Il s’agit de constituer de
nouveaux «communs» en donnant accès à des biens et services hors des circuits
marchands et échappant à la domination qu’exerce le capital sur la consommation
via la maîtrise de la production et le marketing. La mise en place de ces
services publics implique une socialisation de leur gestion et de leur
financement, qui associe les consommateurs, les salarié-es et les
représentations des collectivités publiques pertinentes. S’agissant de certains
biens communs tels que l’eau ou l’énergie, la garantie du droit d’accès pour
tous et toutes doit s’accompagner d’une maîtrise de leur utilisation pour des
raisons écologiques. La gratuité de la consommation de base pour tou-tes les citoyen-nes
doit donc être complétée par une taxation fortement progressive de la
consommation excédentaire qui pénalise le gaspillage et les usages de luxe.
- Combattre
les précarités et le chômage par une réduction du temps de travail à 32 heures
avec embauche proportionnelle obligatoire sans flexibilité, interdire les
licenciements dans les entreprises qui font des profits et dans les entreprises
de sous-traitance qui leur sont liées, rendre le chômage hors-la-loi en
garantissant à tout-e salarié-e licencié-e le droit à des formations
professionnelles avec maintien du salaire jusqu’à ce qu’il retrouve un nouvel
emploi, supprimer tous les emplois précaires et leur substituer un contrat
unique et stable (CDI dans le privé et emploi statutaire dans la Fonction publique
et le secteur public) ; la réduction du temps de travail, en deçà de 35 heures,
vers les 32 heures, sans annualisation ni flexibilité, avec obligation
d’embauche correspondante doit permettre à tous et toutes de travailler.
- Mettre
en place d’un droit à l’autonomie pour les jeunes : allocation d’autonomie,
rémunération de tou-tes les stagiaires et apprenti-es à hauteur du SMIC,
rénovation et construction de logements étudiants, augmentation des APL,
gratuité d’accès à la culture.
- Abroger
les mesures antisociales prises par la droite, à commencer par la loi Woerth
sur les retraites et défendre le droit à une retraite pleine et entière à 60
ans, 55 ans pour les travaux pénibles.
- Abroger
les mesures portant atteinte aux libertés, y compris pour le droit de
circulation des personnes, le droit à l’information et l’utilisation
d’internet.
- Abroger
les réformes qui cassent les services publics, notamment dans la santé,
l’éducation, l’enseignement supérieur et la recherche.
- Défendre,
développer ou rétablir les services publics dans tous les domaines, poste,
transports, télécommunications, énergie etc.
- Combattre
toutes les formes d’oppression des femmes, l’image sexiste et dégradante de la
femme qui est véhiculée et utilisée par la société capitaliste, mais qui lui
est également transversale :
-En rattrapant les inégalités
salariales entre femmes et hommes.
-En garantissant le droit des
femmes à disposer de leur corps, à l’IVG libre et gratuit, y compris les
mineures et les sans-papiers
-En luttant contre le
déterminisme de genre, notamment dans la filière éducative.
-En instaurant une loi cadre
contre les violences faites aux femmes et en se donnant les moyens de la mettre
en œuvre.
-En développant, en lien avec les
associations féministes et LGBTI, des cours d’éducation sexuelle au collège et
au lycée.
- S’engager
résolument et rapidement dans la sortie du nucléaire : arrêter les réacteurs
nucléaires de plus de 30 ans, stopper les nouveaux projets portés par
l’industrie nucléaire française aussi bien en France qu’à l’étranger... Pour
une sortie du nucléaire en 10 ans.
- Exproprier
les multinationales de l’énergie et planifier dans le cadre d’un service public
de l’énergie sous le contrôle des salarié-es et de la population le
développement des énergies renouvelables, la sobriété et l’efficacité
énergétique ainsi que le maintien des emplois et le reclassement collectif des
tou-tes les salarié-es de la filière. Ce service public aurait pour tâche de
mettre en œuvre des tarifs associant gratuité des consommations pour assurer
les besoins sociaux et tarifs fortement progressifs pour lutter contre les
gaspillages.
- Adopter
un plan de transition écologique contraignant et global permettant de stopper
les productions inutiles ou dangereuses, de modifier les types et modes de
productions ou d’exploitations notamment en matière d’énergie, de transport, de
construction, de production agricole et alimentaire, et assurant réellement la
réduction des émissions de gaz à effet de serre et la lutte contre le
changement climatique, ainsi qu’une place réelle pour la maîtrise locale des
productions énergétiques et les choix démocratiques en la matière.
- Exproprier
les banques et les compagnies financières et mettre à leur place un service
public bancaire sous le contrôle des travailleurs et de la population.
- Remettre
en cause la dette qui, au nord comme au sud, étrangle les peuples en vue de son
annulation, suspendre immédiatement le paiement de la dette publique partout,
c’est-à-dire exiger un moratoire immédiat et un audit démocratique et populaire
de la dette publique, l’ouverture des livres de comptes.
- Organiser
le soutien aux peuples en lutte contres les dictatures, la dette et la misère.
- Combattre
l’impérialisme en se prononçant contre toute intervention militaire occidentale,
pour le retrait des troupes françaises stationnées à l’étranger, pour la sortie
de l’OTAN.
- Soumettre
les ventes d’armes au contrôle de la population afin que ne soient plus
soutenues par la France les dictatures sanguinaires du Sud et les guerres impérialistes.
- Lutter
contre le racisme : régularisation, droit de vote, égalité, liberté de
circulation et d’installation, abrogation de toutes les lois sécuritaires et
anti-immigré-es votées ces dernières années ; s’opposer aux violences
policières.
- Défendre
l’égalité totale des droits (mariage, parentalité, séjour...) entre
homosexuel-es et hétérosexuel-es et le droit au changement d’état civil pour
les transexuels.
- Défendre
les droits et les libertés démocratiques pour en finir avec les institutions
antidémocratiques de la V° République en France et du Traité de Lisbonne en
Europe. Pour un processus constituant permettant de faire trancher par la
population l’ensemble des questions permettant de réorganiser la société sur de
nouvelles bases : c’est-à-dire pas seulement l’organisation des pouvoirs mais
aussi le droit des travailleurs, le droit des femmes, les services publics… Ce
qui implique de favoriser toutes les formes d’auto•organisation, de démocratie
active et directe, de prise en charge par la population de ses propres
problèmes.
- Contribuer
à la politisation pour l’émancipation sociale des habitant-es des quartiers
populaires qui subissent des oppressions croisées et sont particulièrement
touchées par l’exploitation capitaliste ainsi que le recul des droits sociaux.
Dénoncer et combattre les violences policières qui s’exercent en particulier
envers ces populations. Défendre la légitimité de la colère issue des quartiers
populaires et des formes d’auto-organisation visant à combattre l’exploitation
et les oppressions.
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